Discours d’ouverture – cérémonie des Prix 2023

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INTROIT

Tout d’abord, Merci à tous d’être ici ; en particulier, merci :

Au Ministre, à M.M. les Ambassadeurs, les parlementaires, et à tous les élus ;

Au Président Héral qui nous abrite, à l’équipe d’organisation : Isabelle, Franck, Benoît, Emmanuel, M. Leluc et sa dream Team ;

A notre conseil d’administration, particulièrement à, Elisabeth Linden, Benoit Montanié, Marc Bayle, Antoine Brousse et à Bruno Fuligni qui vient d’accepter de participer à nos travaux ;

A nos alliés, tout d’abord, l’Académie de Marine dont je salue, son secrétaire perpétuel adjoint Madame Hélène Richard et son Secrétaire général mon camarade et ami de jeunesse l’Amiral Marion ;

Et ensuite la Société des Explorateurs Français, et notre cher Amiral Roquefeuil qui continue d’envoyer à l’école les enfants Khmers du lac Tonlé Sap.

Aux lauréats des années précédentes qui nous ont rejoint aujourd’hui dans la fidélité, ;Anne Cheng qui continue d’apporter sa belle voix au chant français ; Galia Ackermann qui poursuit ses combats de morale et de vérité ; Jean Pierre Perrin qui malgré un glissement stratégique vers l’ouest du Caucase poursuit ses conversations avec le Grand Babur en nous invitant dans son fascinant Tournoi des ombres ; Hervé Guillou qui poursuit avec succès son dessein d’édifier un grand chantier naval Européen.

A notre Délégué Général Emmanuel Veron, qui, bien que devenu PONTIFEX télévisuel, consent à administrer notre petite compagnie

A vous tous, chers amis, pour votre intérêt pour nos travaux.

Un mot presqu’inutile pour dire que nous allons vous demander votre attention pour une quarantaine de minutes à l’issue desquelles les lauréats du jour seront heureux, autour d’un verre et de petits fours, de se rapprocher de leur public.

Le souci de l’horloge m’oblige à écourter mon propos, comme ceux qui vont me suivre. Ils m’ont déjà pardonné.

Néanmoins il m’incombe de dire à tous, et particulièrement à nos amis journalistes que nous appliquons ici et aujourd’hui les règles dites de Chatham House. Et avant de vous rappeler brièvement qui nous sommes, je vous prie aussi d’éteindre vos portables pour les 45 prochaines minutes.

Le Fonds de dotation Brousse dell’Aquila a pour but de participer à la réflexion et la stimulation de l’action publique sur ce « grand continent » qu’est l’Eurasie comme dans les espaces maritimes mondiaux, avec une place particulière pour le nôtre.

L’année dernière je vous avait fait part de notre désir de bâtir un cadre de sécurité collective en Europe pour contenir l’agresseur Russe.

Tout petit petit petit succès.

Alors j’ai pensé limiter mes futurs commentaires.

Néanmoins le fracas des temps ne met pas l’avenus Foch à l’abri ; au contraire, il oblige ceux qui s’en sentent responsables a quelque degré, que ce soit.

Aussi autorisez moi à risquer quelques mots à propos de la marche de notre monde.

Au début de cette année nous étions presque tous dans l’espoir d’une offensive ukrainienne victorieuse pour l’été qui vient de finir.

Nous n’y sommes pas.

Volens nolens il nous faudra rapidement adresser vigoureusement la question de la sécurité de l’Europe face aux empires qui la convoitent.

Tristement se sont ajoutées, dans l’automne, deux autres conflits aussi ignobles : ceux qui touchent l’Arménie et Israël.

Si leurs braises rougeoient depuis la nuit des temps, si leur histoire actuelle et leurs fondements contemporains sont directement en lien avec les scories diplomatiques de la première guerre mondiale leur règlement politique incombe à notre génération.

Cela , tandis que l’Afrique continue patiemment à laisser des seigneurs de la guerre lui arracher ses lambeaux, que les nuages s’accumulent en mer de Chine et aux frontières de l’Inde.

Alors j’ai la conviction que l’Occident, doit être fidèle à lui-même, il doit clairement définir son camp et s’y tenir dans la cohérence et la cohésion, tout en neutralisant ses propres capitulards, parasites vénéneux, visibles et furtifs, toujours drapés dans de bons sentiments.

Ne nous y trompons pas, ce choix nécessaire nous conduira à participer plus directement aux affrontements. Cela attisera probablement la méfiance et parfois la haine que nous vouent maintenant ouvertement la plupart des peuples du « Sud global ».

Pour nous occidentaux la tâche est ardue ; pour paraphraser l’admirable M. Bourlanges, on dira : face aux agressions il faut choisir son camp et analyser froidement les causes.

C’est pourquoi, à cette heure, nous croyons qu’il faut dès maintenant, dessiner dans l’opinion publique et surtout la nôtre, l’Européenne, une typologie de bonnes configurations politiques permettant de bâtir des paix acceptables raisonnablement stables qui écartent démissions et abandons peureux, ferments des guerres d’après-demain.

Par modestie gardons à l’esprit que Kissinger, avec et après Metternich et Castlereagh nous ont démontré qu’en politique internationale l’équilibre est celui du cycliste.

In fine, immanquablement, la bicyclette chute.

Tout cela est sera bien ardu pour une opinion publique sans goût ni pour la géographie ni pour l’Histoire qui quand elle vote peut voter Javier Milei, Jean Luc Mélenchon, Jimmie Akesson ou Gert Wilders.

Ici, vous avez, nous avons, tous un rôle à jouer.

Raymond Aron  le définissait ainsi: « Armer la Sagesse ».

Nos lauréats d’aujourd’hui qui incarnent pour Maud Fontenoy, l’exploit absolu ; pour Patricia Ricard l’immense réussite entrepreneuriale d’une famille qui depuis trois générations est restée soucieuse de la Mer et de l’intérêt général ; et enfin, avec le professeur Chaline l’ultime et très talentueux défenseur de la qualité de notre enseignement supérieur et de l’excellence Académique.

Ils sont chacun un exemple et un encouragement.

Ils nous montrent un Nord.

Je les en remercie du fond du cœur.

Il est temps pour moi de passer la parole au président de notre commission des Prix, mon ami, l’Amiral Montanié.

Pierre Brousse

23/10/2023

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