La Gazette Covid-19 – 4 Volens nolens

Pierre Brousse

Nous y sommes ; en France et presque partout en Europe chaque pays s’engage à sa manière sur la voie difficile du déconfinement.

Je viens de parcourir à pied avec plaisir mon chemin favori pour aller au bureau. Celui des Passages qui sont à nouveau ouverts. L’atmosphère y est silencieuse et assez inactive. Malgré tout, cela pimente un peu le plaisir d’arpenter. Les libraires, les galeries, les restaurants sont encore fermés, on est enveloppé d’une nostalgie qui tranche avec l’atmosphère des boulevards.

Là, le redémarrage est net, le trafic automobile est redevenu désagréable au piéton ; l’atmosphère laisse penser, hélas, que tout sera comme avant.

Pas de leçon de la défaite sur la vie ordinaire qu’ a été le confinement ?

La première bataille de la Covid-19 a-t-elle été gagnée ?

C’est un peu comme la bataille des frontières en août 1914 ; on a perdu du monde et du terrain mais on se replie en assez bon ordre ?

Le nombre des morts attribués au virus Covid, sur la première phase de la pandémie reste modeste.

En gros sur deux mois, dans les trois premiers pays, Royaume Uni, Italie et France, le nombre de victimes tangente le total de 100 000. Sur la période, le rythme « normal » de décès pour ces trois pays est de l’ordre de trois fois ce chiffre. Les victimes sont le plus fréquemment âgées et malades.

Nul ne peut dire, aujourd’hui combien de ces victimes ont seulement anticipé de quelques mois leur date de décès.

Cette froideur des chiffres, glaçante pour certains, rassurante pour d’autres donne une idée de la magnitude de la mortalité de cette pandémie. Si on la compare aux grandes épidémies de peste, de grippe ou de choléra du passé : c’est le SRAS en mieux ; Ebola en plus faible ; une toute petite chose par rapport à la grippe « espagnole » du début du vingtième siècle ou à la grande peste du quinzième siècle.

Le confinement a servi à désamorcer la progression d’une contagion exponentielle, sans lui le premier bilan eut été certainement très alourdi.

Bien que désagréable à vivre, il a été indiscutablement une bonne chose.

Néanmoins, il est intéressant de se pencher sur la genèse de la décision de confiner une moitié de l’humanité.

La médecine est un art, l’épidémiologie qui en fait partie doit l’être.

Cet art merveilleux, magique d’une certaine manière, fait qu’un bon médecin, oui il y en a, se doit d’envisager ses patients dans une approche intégrale.

Il y a les symptômes, les traitements, leurs conséquences de toute nature à court, moyen et long terme.

Il y a le rationnel et l’irrationnel, la peur, l’irresponsabilité ou la sagesse.

Il y a toute la complexité de l’humain.

Bien exercé, cet art est toujours le fruit d’une belle intelligence, empathique, mesurée, accessible et sophistiquée.

Je connais quelques médecins de cette trempe, certains dans ma famille, d’autres de mes amis ; ils doublent toujours leurs qualités professionnelles d’une hauteur d’âme placide, désintéressée, modeste, stimulante et admirable.

Ils, les bons, n’effacent cependant pas de sales souvenirs.

Celui de ce jeune et brillant interne interrogé par moi au sujet de sa patiente, ma mère, nonagénaire, mourante, atteinte d’un cancer du poumon qui la laissait souffrir le martyr depuis plusieurs mois.

Ses tentatives longues, infructueuses, inexpliquées, de réduire la souffrance de ma mère n’atteignaient pas sa certitude de bien faire.

Et, d’enchaîner pour me dire que le traitement contre la douleur il était sûr de le trouver, affaire de temps (non spécifié). Puis, on ferait de la radiothérapie, affaire de confort.  On éviterait la chirurgie compte tenu de l’âge de la patiente, pour enfin trouver le chemin de la guérison grâce à une chimiothérapie.

Ce crétin très diplômé me laissa sans voix ; elle ne l’intéressait pas d’ailleurs. Quant à ma mère, elle prit littéralement la fuite pour aller mourir chez sa fille quelques semaines plus tard.

Je me souviens aussi très bien de ce bourgeois cossu et satisfait, médecin de ville établi qui convainquit mon père, octogénaire, cardiaque sévère triple ponté depuis douze ans, de se prêter à une dernière opération qui du point de vue médical (celui du médecin) fut un succès total.

Mon père lui survécut onze semaines dans des douleurs permanentes insupportables, imputables à la brillante réussite de cette intervention.

Il est dommage de ne pas trouver la force d’élever des monuments aux somnambules.

Le choix du confinement, lui, s’est fondé sur une équation très élémentaire d’épidémiologistes.

La maladie est mortelle dans un pourcentage de cas significatif.

Sa transmission est simple et exponentiellement rapide dans les populations denses.

Il n’existe pas de vaccin.

Il n’existe pas de traitement.

On ne sait pas si les guéris sont immunisés.

C’est bien la peste bubonique des Temps Modernes.

Donc, le confinement permettra de réduire la contagion, de maîtriser la saturation des hôpitaux. Cependant il obligera, si les paramètres ne bougent pas, à maintenir une forme de confinement indéfini et pourquoi pas infini.

Ce choix rationnel ne répond qu’a la partie émergée de la question.

Sa partie immergée se balance ainsi : risques de mourir du coronavirus contre certitudes de mourir de faim.

Suivant la définition de la médecine décrite plus haut, il est clair que l’on n’a répondu qu’à la partie élémentaire de la question.

Cela ne veut pas dire que la décision du confinement a été mauvaise, cela veut dire que les avis de techniciens ont traité la question technique et non pas politique.

Chaque décision politique a sa part d’ombre.

Pour la majorité du public, l’absence de compréhension de la crise, de ses paramètres, de ses questions connexes, de ses remèdes est immense et décourageante.

Contamination, traitement, sérologie, la permanente soupe à la covid-19 qui se répand faute de mieux (pensez ! plus de gilets jaunes, plus de bonnets rouges, plus de foot, de F1, de Rugby, de JO, de hand, de boxe, de Brexit etc…) sur les chaines d’information en continu ; peu ou pas de lumière, surtout du brouillard.

Interrogez autour de vous sur le sujet crucial de l’immunité collective et vous aurez compris combien il est impossible d’expliquer un choix politique difficile.

La faiblesse, la grande insuffisance, voire l’absence de bagage culturel du grand public, sont le riche terreau qui fait fleurir, infox , café du commerce, peurs.

Merci à l’Education Nationale.

Le défaut d’inclinaison pour le raisonnement, et la négation de la curiosité qui pourrait permettre d’accéder aux premières marches de l’analyse expliquent les 60 ou 70% d’impopularité de notre gouvernement.

Vu des réseaux sociaux, suffisance, sottise et peur sont la honteuse règle. Comble du paradoxe, la même défiance dans la même proportion s’auto-applique aux compatriotes !

Divorcent-ils de la nation ?

Les dégâts collatéraux sur l’économie, sur la société, sur la vie, sont à peine envisagés qu’ils s’annoncent déjà colossaux. Et, il va falloir, nolens volens, y faire face tous ensemble.

*

*             *

En matière de lecture du futur post confinement et post Covid, la recherche de références est rassurante, facile et entraînante.

Il s’agit, à l’aube de nouveaux temps, de mettre à l’épreuve du raisonnement les succès et les échecs du passé, en essayant d’imaginer un futur ; d’essayer de s’accrocher aux axes de la nouvelle donne pour y jouer son petit rôle.

Pour aller dans cette voie, nombreux sont ceux qui ont voulu relire L’étrange défaite de Marc Bloch. Permettez-moi de me joindre à la multitude et de vous livrer mes réflexions de lecture.

La défaite de juin 1940,  a été le pire des désastres de notre histoire. Militairement illogique compte tenu d’une théorique équivalence de forces il a été celui de toute la société française d’avant-guerre, retissée à partir de l’épuisant triomphe de 1918.

Si les peuples ont les gouvernements qu’ils méritent, ils ont aussi les défaites qu’ils méritent.

Le livre est souvent effarant dans ses descriptions, d’une magnifique sagesse dans ses analyses et ses conclusions. Dans son édition FOLIO il est accompagné d’une admirable préface de Stanley Hoffman qu’il faut aussi lire et relire.

Pour moi, la leçon du livre est celle-ci : il faut aligner démocratie, connaissance et esprit combatif.

Tout comme hier notre pays, comme les pays européens sérieux qui l’accompagnent, dispose de grands atouts pour sortir meilleur de la bataille de la Covid-19. Ce, sans passer par l’écroulement politique et social qui le menace en sortie de confinement. Il lui faut réaliser une reconstruction économique et sociale qui assure dynamisme, cohérence et puissance à notre société.

On imagine déjà les contours des grandes questions

  • La numérisation de la société et de toute son économie
  • Le soin à apporter à notre terre surpeuplée .
  • Un équilibre stratégique nouveau, stable ou instable, autour de trois grands blocs ayant chacun de grandes faiblesses internes.
  • Des relations et des liens sociaux profondément modifiés.

Vaste programme !

Les adversaires du changement seront multitude, ils le prouveront chaque jour en mettant en jeu leur immense force d’inertie.

Le conservatisme.

La première résistance vient toujours du conservatisme. Toutes les civilisations disent la même chose, des Grecs aux Latins en passant par les Japonais.

« Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. A bird in the hand is worth two in the bush. Plutôt cinquante aujourd’hui, que cent demain. Más vale pájaro en mano que ciento volando »

Cette idée condamne les prisonniers de la tour en flammes à préférer une mort certaine par le feu plutôt que l’aléa du saut par la fenêtre.

Il va nous falloir accepter que non seulement le feu est sur nous mais que le saut dans l’inconnu peut nous ouvrir le salut dans un sens différent ou meilleur de la vie.

Nous n’avons pas le choix. Il vaut mieux être un mort curieux qu’un animal d’abattoir  (je ne dis pas Pangolin) et rechercher le passage le plus harmonieux possible à un nouveau monde qui doit être différent et que l’on rendra meilleur .

Donc, pour réussir une reconstruction, qui ne devra pas être celle de notre ministre des Affaires étrangères qui craint pour demain « le même monde qu’hier mais en pire », il va donc nous falloir sauter quelques jolis obstacles.

Les institutions construites sur des croyances partagées.

Il est singulier de constater que toutes les religions, des télé-évangéliques Texans à l’église catholique italienne en passant par les juifs orthodoxes, sont les premières à réclamer souvent de manière très agressive et absurde, que la communauté des fidèles puisse bénéficier d’exemption au confinement et procéder à des réunions cultuelles !

Galilée avait quelques raisons de croire au conservatisme de l’Église pour avoir eu l’outrecuidance de penser la même chose que ce qu’Ératosthène avait prouvé presque deux mille ans plus tôt : la terre n’est pas plate.

L’évolution qui est devant nous peut bouleverser nos vies. Elle bousculera le fonds de commerce des institutions religieuses et des autres institutions laïques qui se sont construites sur un socle idéologique et dogmatique ; partis politiques en général, sectes, cultes et chapelles en particulier.

Impressionnant.

Il est aussi agaçant de voir et d’entendre les vieux chevaux de retour de la vie publique y aller de leurs conseils, de leurs idées, voire de leurs injonctions. Ségolène Royale, Nicolas Hulot, Olivier Faure (liste loin d’être exhaustive) nous jouent les musiques tièdes de ceux qui vivent des autres depuis des lustres, sans jamais avoir rendu à la collectivité ce qu’ils lui ont pris, et qui aspirent à se maintenir dans le vent, au mieux à coup de banalités, au pire à coup de proscriptions.

Comme disent les anglais, il nous faut littéralement un « départ frais » (fresh start).

L’ignorance.

L’instrumentalisation du public est aisée. Il est très souvent inculte, aboulique, apeuré, crédule, amoral, velléitaire et versatile. Le traitement des données permet de le disséquer, de découper en tranches ses sentiments et de l’amener à voter Trump ou Brexit.

Alors, comme on ne lui demande pas d’agir, il n’est presque pas nécessaire de le pousser à s’opposer. Le bon vieux discours « tous pourris », « on nous prend pour des imbéciles », « nous sommes des cochons payants », « on nous vole », « on nous maltraite » sera plus que suffisant.

Toutes les vacuités se liguent dans la considération qui veut que « toute colère soit légitime ».

Merci aux réseaux sociaux et à l’information en continu.

La résignation.

Les peuples ont les gouvernements et les administrations qu’ils méritent.

Le peuple allemand a massivement soutenu le régime nazi jusqu’à la dernière seconde.

Staline est mort dans son lit après une courte agonie, jouissant du soutien sans faille de tout l’appareil communiste. Malgré sa cruauté et son horreur le peuple soviétique n’a pas bougé d’un millimètre ; il aimera Malenkov, Krouchtchev, Brejnev, Andropov et même Gorbatchev, sans lassitude.

Si Bouteflika perd le pouvoir c’est à la faveur d’un coup d’état militaire .

Ben Ali doit sa déchéance à sa fuite, Mussolini à une aveugle naïveté, Ceausescu à un coup d’état armé par l’étranger. Franco, Salazar, Enver Hodja, Chavez , Castro auront tenu bon jusqu’à l’agonie.

Les régimes autoritaires s’effondrent en général sur eux-mêmes, sans grand bruit.  La terreur est efficace pour museler l’opinion, elle n’empêche pas les assassinats et les règlements de compte des gardes prétoriennes qui sont le bouclier ambigu de toutes les dictatures.

L’exception vérifiée de l’histoire est qu’une poignée de fortes volontés peut toujours bousculer ou renverser l’ordre établi ; c’est pourquoi la résignation est sans excuse.

Le dogmatisme et la mollesse.

Comme les délices de Capoue ont eu raison du génial et combatif carthaginois, la mollesse de nos sociétés dépourvues de tuteurs et d’éthiques acceptées, les laissent sans « nord ».

Conjurer la catastrophe qui peut se dessiner demain ne peut pas se faire sans effort.

Les recettes du succès de demain ne se mesureront pas à l’aune des échecs d’hier.

Il faudra, à l’évidence, mettre du travail, plus de travail en face de l’océan de dettes générées par le confinement. Nous ne pourrons pas écouter ni entendre les pleurnichards qui considèrent en avoir fait assez.

Le pire n’est pas certain.

Un cataclysme du type de celui  de la grande peste qui a éliminé parfois jusqu’à soixante-dix pour cent de la population de certains pays, a engendré la disparition du servage et engagé la marche vers l’urbanisation. Il a beaucoup servi l’Humanité.

Il faut du courage pour abandonner les visions d’hier pour ouvrir la voie à un mieux collectif.

Honte à ceux qui, au bord du gouffre, excluent d’un revers de main toute une batterie d’hypothèses parce qu’elles ne correspondent pas à leurs vieilles croyances.

Comment imaginer qu’un travail de reconstruction puisse requérir moins ou autant d’efforts individuels que dans un paisible passé.

Comment penser que l’on peut redistribuer plus en accroissant la pression fiscale. Les classes moyennes ont montré, avec les bonnets rouges ou les gilets jaunes, que plus de taxes, qu’elles soient vertes ou de toute autre couleur est inacceptable. De même les distorsions fiscales engendrent des fuites de capitaux qui bien que réalisées à bas bruit ont des effets massifs durables et dévastateurs pour la collectivité.

De Bruxelles à Londres et à la Californie on se réjouit d’accueillir des forces vives venues de France et d’autres pays européens. L’expatriation est facile pour des gens formés, polyglottes, libres et curieux.

Plus jeunes, ils s’en vont plus les chances de retour au pays sont minces .

Aujourd’hui bien plus avancé dans l’âge que Marc Bloch lorsqu’il écrivit du fond de la Creuse L’étrange défaite, c’est avec humilité que j’admire l’homme pour sa vie de combattant, de grand intellectuel, de polyglotte, de résistant qui ne lâcha rien jusqu’au sacrifice suprême. Moi qui suis plus agnostique que lui – du moins je le crois – j’admire la manière laïque dont il a assumé sa judaïté.

En plus de son livre, il incarne cet esprit guerrier et réfléchi qu’il faut pour gagner ; il est lui-même l’Exemple.

Sa vue de la défaite à mis au premier plan trois coupables :

Le commandement militaire et le corps des officiers. Une bourgeoisie incurieuse et socialement inutile. Un peuple tire-au-flanc dévoyé par ses représentants et abusé par un système éducatif corporatiste.

Sa critique du commandement militaire, lent, bureaucratique, sans imagination, et dépourvu de tout courage est frappante. Pour le fils d’ancien combattant officier de réserve de cette guerre, que je suis, cela tombe juste.

Si on considère que la valeur (1) d’une organisation ne peut se mesurer réellement qu’en période de crise, on est fondé à douter de la qualité de notre appareil d’État particulièrement gavé de prélèvements obligatoires et pourtant inefficace.

Cela vient de loin mais c’est notre France d’aujourd’hui.

  • Où le niveau médiocre de qualité des administrations publiques en général est toujours imputable à un manque de moyens budgétaires. 
  • Où la charge fiscale écrasante et la dette publique énorme sont des fantasmes poujadistes.
  • Où l’insuffisante préparation du risque épidémique ne saurait être de la responsabilité du corps médical.
  • Où la dégradation du niveau des études primaires, secondaires et universitaires ne saurait être imputée au corps enseignant.
  • Où la disparition du tissu industriel n’est imputable qu’à l’esprit de lucre des capitalistes.
  • Où les lenteurs et scandales de la Justice ne sont pas de la responsabilité des magistrats.
  • Où la saleté et l’endettement de Paris ne sont pas imputable à sa suradministration.
  • Où les accidents, les retards des trains et leur saleté ne sont pas imputables au personnel de la SNCF.

On s’arrêtera là.

Mais s’il y a une chose salutaire à réaliser tout de suite c’est la remise en cause des « statuts ». Ils grippent le monde du travail, figent les évolutions et enkystent les rentes de situation. In fine, au lieu de rendre un service à la collectivité ils rendent l’État impuissant et condamnent la plupart des entreprises publiques et assimilées à une efficience loin de l’optimum.

Une sortie par le haut de la crise de la Covid-19 éliminera les attitudes passéistes sans pour autant se priver d’une analyse critique visant à éviter leur reproduction.

Ce sera de comprendre que les règles d’Antigone ne sont pas les mêmes que celles de Créon ; en ayant la sagesse de toujours penser que les unes comme les autres ont malgré tout leur usage.

Si viennent des temps nouveaux, la bourgeoisie, celle rêvée par Marc Bloch, éclairée, curieuse, frugale et empathique aura un rôle déterminant.

  • Existe-t-elle encore ?
  • Est-elle capable de chasser ou d’éduquer les esprits paresseux, capitulards et pleurnichards ?

Grâce à la pandémie et du fait d’un confinement dont on balancera longtemps les avantages et les inconvénients, la France, l’Europe et le monde occidental sont de façon très inattendue à un point tournant de leur histoire.

Pour ma génération qui a largement échoué à construire une société dynamique, efficace et pleinement démocratique, c’est un point de grande curiosité : savoir quelles seront les directions prises par nos pays et par l’Humanité.

Tout cela dont, injustement, nous n’assumerons pas longtemps les conséquences. C’est le privilège heureux, ou plutôt malheureux, de la vieillesse.

Pierre Brousse

Paris le 14 mai 2020

(1) voir la constatation de Marc Bloch concernant le personnel des consignes des gares pendant l’exode.

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