Le panda, longtemps symbole de douceur et d’innocence, est devenu un instrument sophistiqué de la diplomatie chinoise. Pékin loue ses pandas à prix d’or aux zoos étrangers, liant ainsi échanges culturels et stratégies politiques. Chaque transfert, qu’il s’agisse de Berlin, Moscou ou Beauval, devient un geste diplomatique, adoucissant les relations bilatérales et renforçant le prestige de la Chine.
Au-delà de l’image attendrissante, le panda est aussi un marqueur écologique : sa protection dans 67 réserves nationales illustre la volonté du régime de projeter une image de puissance responsable et soucieuse de la biodiversité. Le retour en Chine du couple de Beauval en 2025, officiellement pour raison sanitaire, souligne combien ces prêts sont gérés comme des affaires d’État.
Ce “soft power” animalier inspire d’autres nations : l’Australie a tenté une “diplomatie du koala”, cherchant à imiter l’efficacité chinoise pour renforcer son image à l’étranger.
Ainsi, l’animal le plus mignon du monde est aussi l’un des plus politiques — un ambassadeur velu du pouvoir doux mais calculé de la Chine contemporaine.
- Retrouvez le podcast d’une émission diffusée sur France Culture « Le panda, un trésor national chinois », l’épisode 1/4 du podcast ‘Animaux totems’