Jean-Éric Schoettl : «L’impuissance politique est la cause et la conséquence du malaise démocratique»

Pierre Brousse

Résumé de l’article

L’article décrit l’impuissance croissante du politique, révélée par les difficultés à adopter les lois budgétaires faute de majorité et de marges réelles d’action. Cette paralysie résulte de facteurs profonds : un temps politique court et émotionnel, la peur de l’impopularité, et des choix institutionnels qui ont affaibli l’exécutif. L’inflation normative, le transfert de compétences à l’Union européenne et la montée en puissance du juge limitent l’action publique. Le politique contribue lui-même à son effacement en s’imposant des contraintes excessives. Cette incapacité à agir nourrit la défiance citoyenne bien plus que l’existence du pouvoir lui-même.

Notre commentaire

Analyse magistrale de la situation de la France de la part d’un haut fonctionnaire « à l’ancienne ».

Une lecture libre relève quelques points remarquables.

L’impuissance de notre État est CONSENTIE.

En moins d’un siècle, la composition du personnel « en charge » et son environnement ont profondémént évolué. Au départ les effectifs se composaient d’un corpus d’élus « notabilisés », assistés de fonctionnaires sélectionnés. Ils évoluaient dans un univers normatif structuré, tourné vers une certaine conception l’intérêt public. En quatre-vingts ans le rôle des élus s’est profondémént érodé sous le poids de normes juridiques et règlementaires inextricables, souvent paradoxales, tandis que contrairement au passé la fonction publique n’est plus du tout un « premier choix ». Alors dans une incurie profonde on cultive l’aboulie,  le corporatisme et l’irresponsabilité. L’éducation nationale et l’autorité judiciaire en sont les deux exemples caricaturaux.

Le désordre de notre économie et de nos finances publiques est impardonnable.

Malgré le nombre important de lauréats français du prix Nobel d’économie, les élites administratives et politiques ne font pas comprendre au pays qu’il est en faillite depuis près de vingt ans.

Le mille feuille administratif et un pouvoir judiciaire à la dérive sur-empoisonnent le pays.

L’éloignement des citoyens des institutions publiques, lié à la spécialisation croissante des « élites publiques », est aggravé par la  dégradation du niveau culturel des élus et des agents publics, dégradation qui provoque ou aggrave l’aboulie collective.

Tout cela sous un schéma de « judiciarisation » de l’action politique qui achève d’en paralyser l’exercice.

Enfin l’autorité judiciaire, comme les Parlements de l’Ancien Régime, exploite en toute impunité, à son bénéfice, les contradictions du système et lui porte l’estocade.

Alors les citoyens reprochent vertement leur inaction aux reponsables politiques et administratifs. Ils sont en colère sans comprendre leur colère.

PB

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